L'informatique à CentraleSupélec

Frédéric Boulanger

CentraleSupélec propose différents cursus : mastères spécialisés, masters of science, masters recherche, bachelors, et bientôt des cursus ingénieurs spécialisés.

Le cursus ingénieur généraliste demeure toutefois la principale formation proposée par l'école.

Ce cursus, mis en œuvre à partir de la rentrée 2018, a remplacé les cursus ingénieurs généralistes de l'École centrale Paris et de l'École supérieure d'électricité, qui ont fusionné en 2015 pour devenir CentraleSupélec.

L'omniprésence de l'informatique et du numérique dans le métier d'ingénieur nous oblige à considérer deux aspects dans l'enseignement de l'informatique au sein de ce cursus : assurer d'une part l'acquisition d'un socle minimal de connaissances, ainsi que des compétences requises pour tout ingénieur, et proposer d'autre part à ceux qui le souhaitent une formation de haut niveau dans différents domaines de l'informatique.

Il faut pour cela s'adresser à tous les élèves, quels que soit leur parcours antérieur, leur appétence pour l'informatique, et la spécialisation qu'ils choisiront en troisième année. 

La première année comporte des enseignements communs qui concernent toute la promotion (un peu moins de 1000 élèves), et portent sur les notions générales et non sur les détails d'une technologie. Ils s'appuient sur la pratique afin de développer les compétences et d'ancrer les connaissances au-delà du passage des examens.

Ces enseignements abordent le fonctionnement des systèmes informatiques et numériques, des éléments de sécurité informatique, la programmation et l'utilisation des outils de développement, ainsi qu'une introduction à la programmation orientée objet qui est un premier contact avec la modélisation et le génie logiciel. Les élèves apprennent à raisonner en termes algorithmiques pour résoudre des problèmes. Ils sont également initiés à la modélisation formelle des problèmes, à l'étude de leur complexité, et à leur résolution exacte ou approchée. Enfin, un projet de développement sur deux semaines leur permet d'apprendre à travailler en équipe et à gérer le travail collaboratif sur un projet informatique.

À la fin de cette première année, les élèves ont les connaissances de base pour appréhender l'intérêt et l'impact de l'utilisation de ressources numériques dans les autres disciplines du cursus. Ils ont également les compétences minimales en informatique pour appliquer une pensée algorithmique et développer les petits programmes informatiques qui leur seront nécessaires dans leur apprentissage. Ils sont également prêts à explorer les différentes facettes de l'informatique même s'ils n'y portaient pas un intérêt particulier avant leur admission.

Un second objectif est en effet de permettre aux élèves d'explorer ou d'approfondir, en première et en deuxième année, le vaste domaine de l'informatique grâce à des cours électifs, des séquences thématiques (enchaînement de cours et d'un projet d'intégration des compétences acquises dans ces cours), le parcours recherche (travail de recherche encadré par un chercheur issu d'un des laboratoires de l'école), et les pôles projet. L'offre est extrêmement variée et couvre l'intelligence artificielle, les méthodes formelles de vérification, l'informatique et la santé, la blockchain, l'informatique quantique, l'application de méthodes informatiques à différents problèmes industriels etc.

Le troisième objectif est d'offrir aux élèves qui le souhaitent une formation approfondie dans un domaine spécifique de l'informatique.

Quatre mentions de troisième année sont proposées au sein de la dominante informatique et numérique :

Cyber-sécurité,

Cette mention forme des ingénieurs sensibilisés à la sécurité des systèmes informatiques par l'étude des méthodes offensives et défensives, l'analyse du risque, la protection des données et des personnes.

Intelligence artificielle

Cette mention forme des ingénieurs capables de maîtriser la conception et le développement :

• des systèmes d'IA en abordant les différentes facettes de l'intelligence

• artificielle : apprentissage automatique, systèmes de raisonnement, représentation

• des connaissances, protection des données et des personnes.

Architecture des systèmes informatiques

qui forme des ingénieurs capables de maîtriser la conception, le développement, le déploiement (en local et dans le cloud), l'intégration et les évolutions des systèmes informatiques en tenant compte des contraintes fonctionnelles, techniques, sécuritaires et sociétales.

Sciences du logiciel

Ce parcours forme des ingénieurs capables de maîtriser la spécification, la conception,la vérification et la maintenance des systèmes logiciels, par l'utilisation de modèles adaptés (metamodèles, grammaires, logique) et d'algorithmes d'analyse, de transformation et de génération de code à partir de ces modèles.

Ces quatre mentions ont également à cœur de sensibiliser les élèves aux enjeux sociétaux, éthiques et environnementaux de la conception, du déploiement et de l'utilisation des systèmes qu'ils conçoivent. Elles permettent de former des ingénieurs capables de prendre en compte les différents aspects métier d'un problème grâce à leur formation généraliste, tout en ayant une formation de haut niveau dans un domaine de l'informatique, pour concevoir les solutions informatiques de pointe dont l'industrie a besoin.

Photos

La photo ci-dessous, prise en 2021  dans le bâtiment Bréguet de CentraleSupélec, montre des mini-ordinateurs du début des années 1970.

A gauche, un Bull SPS 7. A droite un Mitra 15 de la C2I. Ce dernier  a équipé des lycées (https://fr.wikipedia.org/wiki/Mitra_15#Informatique_exp.C3.A9rimentale_dans_l.27enseignement_secondaire),

L'autre type de machines achetée par l'Etat a été le T1600 de la Télémécanique (https://fr.wikipedia.org/wiki/T1600).

C’est pour ces ordinateurs qu’a été développé le langage à syntaxe française LSE

https://www.epi.asso.fr/revue/54/b54p216.htm 

La photo suivante est celle d'un PDP-11 de la Digital Equipment Corporation, acheté par Supélec à l'initiative de Jacques Hebenstreit pour évaluer le système d'exploitation Unix dans les années 1970.